Chronologie

Véronique Goncerut, conservatrice
Bibliothèque de Genève

Pour une biographie générale de Jean-Gabriel Eynard, voir:
Duc Gérard. Jean-Gabriel Eynard (1775-1863) : Un diplomate et financier genevois au temps des révolutions (texte écrit en 2012).
En italique: faits se rapportant à Anna Eynard-Lullin.

1775 (28 décembre)

Naissance de Jean-Gabriel Eynard à Lyon.
Apprentissage des affaires commerciales et financières à Lyon et partage de la vie sociale de la classe d’affaires aisée.

1789

Révolution française.

1792

Début des troubles révolutionnaires à Lyon.

1793 (26 mai)

Naissance d'Anna Lullin de Châteauvieux, à Lancy (France), fille de Michel Lullin de Châteauvieux et d'Amélie Christine Pictet.
Enfance à Paris.

1793 (fin de l'année)

Fuite de Lyon à Genève.

1794

Famille Eynard établie près de Rolle, Suisse.

1795 (septembre)

Etablissement de Jean-Gabriel Eynard à Gênes.

1796 (octobre)

Arrivée de son frère Jacques Eynard à Gênes.

1797 (1er mai)

Fondation du commerce « Frères Eynard et Schmidt ». Commerce de négoce de peaux tannées, d’amandes de Provence, de toiles, de cochenille (teinture), etc.

1798 (15 avril)

Réunion de la République de Genève à la République française.

1800

Chargé de subsistance ou fournisseur de l’armée napoléonienne en Italie.

1801

Retour de son frère Jacques Eynard en Suisse.

1801 (septembre)

Souscrit à un emprunt émis par le roi de Toscane, Louis Ier d'Etrurie. Premier succès financier, origine de sa fortune et de sa réputation de banquier.

1802

Mort du père d'Anna Lullin de Châteauvieux à Saint-Domingue.

1802 (1er juin)

Initiation en franc-maçonnerie à la Loge de Livourne (Grand Orient de France).

1803

Etablissement à Florence proche de Marie-Louise de Bourbon, reine d’Etrurie, dont il est le conseiller.

1803

Nomination au poste de fermier général des tabacs du Royaume d’Etrurie.

1804 (décembre)

Assiste au sacre de Napoléon Ier à Paris.

1807

Administrateur de la Principauté de Lucques et Piombino, à la demande de d’Elisa Baciochi, sœur de Napoléon Ier, grande-duchesse de Toscane et princesse de Lucques.
Acquisitions de la plus grande partie du domaine des salins d’Hyères et fondation de la Compagnie Eynard.
Retour de la mère et de la famille d'Anna Lullin de Châteauvieux à Genève.

1808

Reçu à la bourgeoisie de Rolle (Vaud).

1808 (27 juillet)

Achat avec son frère Jacques Eynard de la campagne de Beaulieu, à Gilly près de Rolle.

1809 (mars)

A Paris, rencontre avec Napoléon Ier en tant que représentant du Département de la Méditerranée et de la Chambre de commerce de Livourne.
Suit dans le laboratoire du professeur Louis Jacques Thénard (Collège de France) des cours de chimie qui lui serviront pour la gestion de ses mines d'alun et de ses forges.

1810

Retour en Suisse

1810 (février)

Rencontre avec Anna Lullin de Châteauvieux à un bal.

1810 (2 octobre)

Mariage avec Anna Lullin de Châteauvieux dans l’église de Crans (Vaud).

1810 (dès octobre)

Les Eynard habitent la maison Mallet, cour Saint-Pierre, à Genève.
Création par Anna Eynard-Lullin d’une scène de théâtre à l’intérieur de l’appartement.

1810-1811 (hiver)

Départ des Eynard pour Paris.

1811 (février)

Fausse couche d'Anna Eynard-Lullin, suivie d’une longue convalescence. Dès lors, elle ne pourra plus avoir d’enfant.

1811 (automne) – 1813

Travaux d’agrandissement de Beaulieu.

1813 (31 décembre)

Restauration de la République de Genève (fin de l’occupation napoléonienne).

1814

Nommé lieutenant-colonel du corps de cavalerie des milices genevoises.

1814 (dès avril)

Membre du Conseil souverain de Genève et attaché comme secrétaire particulier à Charles Pictet de Rochemont et François d’Ivernois, représentants de la députation genevoise au Traité de Paris en 1814 et au Congrès de Vienne en 1815.

1814 (septembre) – 1815 (octobre)

Se rend au Congrès de Vienne en tant que secrétaire particulier de Charles Pictet de Rochemont et François d’Ivernois, représentants de la députation genevoise. Second congrès de Paris.
Anna Eynard-Lullin accompagne son époux et participe activement à la vie mondaine en marge des pourparlers.

1815 (dès)

Rencontre avec Jean Capodistrias (1776-1831) et début de son intérêt pour la cause de l’indépendance grecque.
Planification de la construction du Palais Eynard, Genève, par les Eynard.

1816

Appelé pour rétablir les finances de Ferdinand III, grand-duc de Toscane.
Fait chevalier de l’Ordre de Saint-Joseph par le grand-duc de Toscane, Ferdinand III.
Anna Eynard-Lullin accompagne son époux à Florence. Ils y séjourneront jusqu’en octobre.

1817 (dès)

Membre de sociétés savantes à Genève : Société des arts, Société d’utilité publique, Société d’histoire et d’archéologie de Genève (fondée en 1838).
Anna Eynard-Lullin finance des « soupes économiques » durant l’hiver dans la commune de Gilly.

1817 – 1821

Construction du Palais Eynard à Genève.
Anna Eynard-Lullin participe activement aux choix architecturaux et à leur exécution.

1818

Fait partie des membres fondateurs de la Société de lecture de Genève.

1818 (automne)

Participe au Congrès d’Aix-la-Chapelle.
Anna Eynard-Lullin accompagne son époux au Congrès d’Aix-la-Chapelle.

1819

Construction d’une aile de service à la maison Beaulieu.

1820 (7 avril)

Adoption de Sophie (1817-1887).

1820 (novembre)

Séjour des Eynard à Florence.

1821

Anna Eynard-Lullin ouvre une « école d’enseignement mutuel » dans une salle construite à cet effet à Gilly.

1821 (mars)

Début de l’insurrection en Grèce. Jean-Gabriel Eynard s’enthousiasme pour cette cause.
Anna Eynard-Lullin s’enthousiasme elle aussi pour la cause grecque.

1821 (7 mai)

Installation de la famille Eynard dans le Palais Eynard, à Genève.

1821 (novembre)

Formation du premier Comité de soutien à la Grèce (philhellénisme genevois).

1822 – 1827

Fréquents séjours de Jean Capodistrias chez les Eynard.

1824 (dès)

Correspondance avec les responsables de l’insurrection grecque et les philhellènes de tous les pays.

1825 (printemps)

Séjour des Eynard à Florence.

1825 (14 septembre)

Initiateur de la réunion pour la fondation d’un deuxième comité de soutien à la cause grecque, le Comité de Genève (aussi appelé le « Comité pour les Grecs »), et l’organisation d’une souscription en faveur de la Grèce.

1825 – 1826

Membre de nombreux comités suisses et européens de soutien à la cause grecque (Paris, Berlin, Munich, Dresde…).
Construction de la maison appelée « Petit Fleur d’Eau » à Rolle, Suisse.

1827

Agrandissement de Beaulieu et ajout d’une nouvelle façade côté lac.

1827 (fin mai – juillet)

Séjour des Eynard à Londres.

1830 (janvier)

Le décès d’Amélie Lullin, sa mère, ébranle la santé d'Anna Eynard-Lullin.

1830 (février)

Se rend à la Conférence de Londres pour l’accord d’indépendance de la Grèce.

1830 (juillet)

Tombée malade suite au décès de sa mère, Anna Eynard-Lullin part en convalescence et en cure dans les Basses-Pyrénées.

1830 (septembre) –1831 (mai)

Séjour des Eynard à Paris, suivi d’un séjour à Rome et à Florence jusqu’en mai 1831.

1832

Séjour des Eynard à Paris.
Anna Eynard-Lullin contracte le choléra à Paris.

1833

Construction de la maison appelée « Fleuri » à Rolle, pour son neveu et filleul Gabriel-Alfred Eynard (premier fils de son frère Jacques Eynard), qui s’y installe avec sa famille en 1840.

1833 (15 mai)

Mariage de leur fille adoptive, Sophie Eynard, avec son neveu Charles Eynard (second fils de son frère Jacques Eynard).

1836

Construction de la maison appelée « Grand Fleur d’Eau » à Rolle, pour sa fille Sophie Eynard et son neveu Charles Eynard.

1837

Location d’un appartement à la place Vendôme, à Paris. Puis achat d’un hôtel particulier au 27 rue de Londres.

1837 (30 juin)

Reçu en audience privée par le roi Louis-Philippe d’Orléans.

1837 (juillet)

Nommé Chevalier de l’Ordre royal de la Légion d’honneur par Louis-Philippe.

1837 – 1838

Démarches en faveur de la Grèce à Paris.

1839 – 1840

Construction d’une école enfantine à Gilly et prise en charge du salaire d'un enseignant.

1839 (7 janvier)

Présentation de la découverte du daguerréotype à l’Académie des sciences de Paris.

1839 (28 avril – 16 juillet)

Suit la politique française depuis Paris, où les Eynard se trouvent.

1839 (6 juillet)

Exposition par Louis Daguerre de plusieurs daguerréotypes « dans une des salles de la chambres des députés » (salon du palais Bourbon) avant la votation de la loi par l'État français pour l’acquisition du nouveau procédé contre une pension annuelle de 6 000 francs. J.-G. Eynard est à Paris à cette date.
« Paris, 6 juillet […] Un assez grand nombre de députés s’étaient réunis à la chambre pour voir cette curieuse exposition dont M. Daguerre faisait lui-même les honneurs. Quelques-uns avaient cru que M. Daguerre devait faire en leur présence des expériences de son procédé. Mais le savant artiste a fait observer qu’appliquer son procédé devant de nombreux témoins, ce serait livrer son secret au public, et il est juste qu’il garde ce secret jusqu’à ce que la loi qui lui accorde la pension destinée à le récompenser de sa belle invention ait été votée par les deux chambres et sanctionnée par le roi. » (Nouvelliste vaudois, 12.07.1839).
Le vote eut lieu le 9 juillet à la Chambre des députés, sans discussion préalable, et la loi fut adoptée par 237 bulletins contre 3. Le 17 juillet, la Chambre des pairs entama une procédure semblable, la commission d’examen étant dirigée par Gay-Lussac. Le dernier vote, de pure forme, eut lieu le 30 juillet et entérina la décision des députés [1].

1839 (16 juillet)

Ecrit à son frère Jacques Eynard qu'il pense partir de Paris « lundi prochain », soit le 22 juillet 1839.

1839 (19 août)

Présentation par François Arago des détails de la technique du daguerréotype à l’Académie des sciences et à l'Académie des Beaux-Arts réunies à Paris.

1839 (10 septembre)

Les Eynard se trouvent à Rome.

1840 – 1855

Intérêt de Jean-Gabriel Eynard pour la daguerréotypie et réalisation de daguerréotypes de sa famille, de son entourage, de ses amis et de personnalités diverses, de nature, de scènes de genre, de maisons et de voyage.

1840 (7 mars – 23 juin)

Les Eynard se trouvent à Rome « logés place d'Espagne ».

1840 (7 mars, 2 avril)

Dans deux lettres à son frère Jacques, il mentionne ses travaux photographiques et évoque les problèmes techniques qu’il rencontre (BGE Ms. suppl. 1848,  f. 91-94 et f. 98). Il réalise des daguerréotypes de la fontaine de Trevi, de l’arc de Titus, du forum de Trajan, des portraits… En juin, il dit que la chaleur n’est pas favorable au « dag ».

1841 (dès)

Les Eynard habitent entre Genève et Paris (lettres de Paris du 25 janvier et 14 février 1841).

1841

Les Eynard se trouvent à Paris de janvier à février et de novembre à décembre.
Co-fondateur de la Banque nationale de Grèce.
Construction de la maison appelée « Vieux Fleur d’Eau » à Rolle.

1842

Les Eynard se trouvent à Paris de janvier à juin et en décembre.

1842 (18 juin)

Réalisation de daguerréotypes du roi Louis-Philippe et de sa famille à Neuilly (BGE Ms. suppl. 1874, f. 622-627).

1842 (21 juin)

A son départ de Paris, Jean-Gabriel Eynard dit à propos des appareils pour faire les daguerréotypes « J’ai cinq machines avec tout leur attirail, il faudra [en] laisser au moins trois ici car je n’aurai pas de place dans la voiture… » (BGE Ms. suppl. 1874, f. 626).

1843

Les Eynard se trouvent à Paris de janvier à mars et en novembre.

1844

Les Eynard se trouvent à Paris en juin.

1845

Les Eynard se trouvent à Paris d’avril à juin.

1846

Les Eynard se trouvent à Paris en avril.

1847

Retrait progressif de la vie publique.
Les Eynard se trouvent à Paris de juin à juillet.

1848

Retour définitif des Eynard en Suisse.

1850

Anna Eynard-Lullin fait couvrir une des fontaines publiques de la commune de Gilly pour faciliter les lessives des habitants.

1851 (dès)

Intérêt croissant pour la foi protestante, convaincu par son épouse.

1851 – 1852

Début de la pratique de la daguerréotypie en stéréoscopie.

1854 (automne) – 1857 (janvier)

Antonio Fontanesi, artiste italien, en relation avec Jean-Gabriel Eynard pour la réalisation de 20 vues lithographiques représentant la propriété de Beaulieu à Rolle.

1859

Anna Eynard-Lullin fait construire une maison (« maison des pauvres ») afin d’offrir à Gilly:
- une
« buanderie oeconomique » ou « lavoir à la mode anglaise » (l'utilisation est payante selon le revenu et gratuite pour les plus démunis);
- un asile pour les personnes âgées;
- une salle pour
« donner des leçons d’industrie et autres choses utiles à la jeunesse de la localité ».

1863

Construction du Palais de l’Athénée par les Eynard à Genève et don de celui-ci à la Société des arts.

1863 (5 février)

Mort à Genève de Jean-Gabriel Eynard, enterré au cimetière des Rois.

1863 – 1868

Développement d’activités philanthropiques à Rolle et à Genève: maison de convalescence pour jeunes filles, maison de retraite, écoles.
- Associée honoraire de la Société établie à Genève pour l'avancement des Arts
- Dame patronnesse de la Société d'horticulture de Genève.

1865

Don à la commune de Gilly de la « maison des pauvres » située sur le territoire de ladite commune.

1868 (30 octobre)

Mort à Genève d'Anna Eynard-Lullin, enterrée au cimetière des Rois à côté de son époux.

1891

Vente du Palais Eynard à la Ville de Genève par les descendants Eynard.

 


[1] Tiré de McCauley Anne, « Arago, l’invention de la photographie et le politique », in: Études photographiques, n° 2, mai 1997 https://journals.openedition.org/etudesphotographiques/125.