Cette pièce appartient à la série des portraits de personnalité, un thème plutôt rare dans l’œuvre d’Eynard. L’avocat et écrivain breton Emile Souvestre (1806-1854) est représenté sur trois daguerréotypes, dont une vue stéréoscopique. Eynard a certainement rencontré ce personnage lors de son passage en Suisse romande en 1852-1853, pour une tournée de conférences à Genève (en janvier), à Lausanne et à Vevey (JdG, 25 décembre 1852, p. 4 et GdL, 15 janvier 1853, p. 6). Sa relation avec la famille Eynard est documentée par sa correspondance avec M. et Mme Charles Eynard, de 1853 à 1854 (BGE, Ms. suppl. 1904, f. 153-156, intitulé : Souvestre, Emile. 2 lettres autographes signées à Madame et Monsieur Charles Eynard, 23 janvier 1853 et 18 août 1854).
Sur ce daguerréotype, Eynard représente Emile Souvestre, les traits durs, assis devant un fond neutre. Le cadrage est serré, prenant de trois quarts le corps et la tête à coiffure romantique, accentuant ainsi la corpulence massive et imposante du modèle. Une magnifique nappe de brocart posée sur un guéridon au premier plan adoucit la sévérité générale de la composition. Cet élément de décor se retrouve sur deux daguerréotypes où l’écrivain est vêtu à l’identique (2013 001 dag 034 et 2013 001 dag 124), circonstance dont on déduit que les trois vues ont été prises le même jour au même endroit, c’est-à-dire à Genève, dans l’annexe du palais Eynard. (U. Baume-Cousam)
Inscription posthume : Oui