Jean-Gabriel Eynard
Banquier, philanthrope et philhellène, célèbre pour ses actions politiques et philanthropiques et son apports aux arts et à la culture.
En 1793, suite à la Révolution française, la famille Eynard s’enfuit de Lyon et s’établit à Rolle. En 1795, Jean-Gabriel Eynard fait un apprentissage de commerce à Gênes en Italie et y démarre des activités de négoces lucratives; il acquiert une fortune immense, obtenant la réputation d’expert financier et de banquier avisé. En 1808, il achète le domaine de Beaulieu à Rolle. En 1810, il rentre en Suisse et épouse Anne Charlotte Lullin de Châteauvieux (1793-1868). Entre 1817-1821, les Eynard font construire à Genève le palais Eynard. Amateur des arts, il est en contact avec des artistes, comme le sculpteur Lorenzo Bartoloni.
Entre 1814 et 1850, cosmopolite, il vit à Genève, Paris, Florence : il y rencontre les représentants des cours d’Europe. A la chute de l’empire napoléonien, il participe pour la République de Genève aux négociations menées à Paris et à Vienne (1814).
A Vienne, il rencontre Ioannis Kapodistrias, dit Capo d’Istria, qui va l’intéresser à la cause de l’indépendance de la Grèce. Eynard se fait dès lors l’ambassadeur du mouvement, participe aux comités philhelléniques, soutient financièrement la jeune démocratie grecque et devient, en 1842, le cofondateur de la Banque nationale de Grèce. Le nouvel état hellène reconnaît en lui l’un de ses pères fondateurs.
Dans les années 1820, le couple Eynard-Lullin se rapproche du courant religieux évangélique et devient l'ami du pasteur suisse établi à Paris Jean-Henri Grandpierre, un représentant du mouvement religieux dit du Réveil; celui-ci est son voisin à Paris lorsqu'il réside à la rue de Londres. Cette sensibilité est sans doute à l'origine de la philanthropie des Eynard, dans le domaine social et surtout culturel.
Eynard est actif dans les sociétés savantes de Genève. Il les fait bénéficier de sa générosité avec la volonté de permettre aux Genevois d’accéder aux sciences et à la culture. Il est membre fondateur de la Société de lecture. Il fait partie de la Société d’utilité publique, de la Société d’histoire et d’archéologie et de la Société des arts, pour laquelle il fait construire le Palais de l’Athénée.
Pionnier de la photographie suisse, dès 1840 il est un des premiers à s'intéresser à la technique de la daguerréotypie. Il réalise jusque vers 1855 des photographies de sa famille, ses relations, ses employés, ses maisons, ses voyages, des mises en scènes et des autoportraits.
Genève : Maison Mallet, Cours Saint-Pierre (1810)
Genève : Palais Eynard (1821-1863)
Paris : hôtel particulier 27 rue de Londres (1837-1848)
Florence : maison à Via Del Orto