Études
- Préface
- Genèse du catalogue numérique de l’œuvre photographique d'Eynard
- Eynard et la naissance de la photographie en Suisse et à Genève
- Eynard photographe (1840-1855)
- Chronologie
- Le rôle de l’architecture dans l’œuvre d’Eynard
- La mode dans le miroir des daguerréotypes d'Eynard
- Conservation et histoire matérielle des daguerréotypes produits par Eynard
- Impressum
Annexes
1.2. Portraits individuels
Eynard a réalisé relativement peu de portraits rapprochés d’une personne seule, alors que le genre était très répandu chez les photographes professionnels et qu’il répondait à un usage social majeur au 19e siècle. On n’en compte qu’une vingtaine d’exemples. Une partie des personnes représentées sont des personnalités, dont plusieurs n’ont pas pu être identifiées à ce jour. Certains membres de son cercle intime, que l’on repère sur les portraits de groupe, ont aussi été figurés individuellement par Eynard.
Pour la plupart, ces portraits ne se signalent pas par l’originalité de la prise de vue. Les compositions présentent peu d’inventivité, les accessoires sont réduits à l’essentiel. Les portraits de l’avocat Emile Souvestre (DE 080), de Léonard Bouthillier de Beaumont (rm 020) et de Jean Rion (84.XT.255.71) font exception par la recherche d’une certaine mise en scène. Mais, d’une manière générale, on peut constater que les portraits individuels ne font pas l’objet d’un grand investissement de la part d’Eynard. Quatre pièces, à coup sûr, et deux autres, probablement, ont été obtenues par reproduction, partielle ou plus rarement complète, d’un daguerréotype existant. On peut penser que ces copies n’ont pas été faites à l’initiative d’Eynard mais à la demande des personnes représentées ou de leurs proches. Pour les autres plaques, les critères stylistiques sont souvent insuffisants pour identifier avec certitude leur auteur, à moins de repérer un élément de décor caractéristique. C’est logiquement dans cette catégorie que l’on trouve le plus de pièces d’attribution douteuse.
Le fait le plus significatif est l’absence de portrait individuel de ses plus proches parents, notamment de sa femme Anna ou de sa fille Sophie. Les seuls daguerréotypes figurant des membres de son cercle le plus intime sont ceux de sa petite-fille Hilda et de son mari Aloys Diodati. L’attribution est toutefois incertaine pour les quatre portraits de celui-ci (DE 072 ; DE 073 ; DE 074 ; DE 076) ainsi que pour le portrait du couple (DE 075). En revanche, le portrait d’Hilda (DE 038) est une pièce de belle qualité technique ; son attribution est assurée par l’existence d’un accessoire, une nappe à motifs tachetés, très souvent présente dans l’œuvre d’Eynard.
La rareté des portraits individuels dans l’œuvre d’Eynard rend d’autant plus surprenante la présence, dans cette catégorie, d’une représentation de Jean Rion, le domestique qui l’assistait dans ses travaux de photographie entre 1842 et 1855 environ (84.XT.255.71). Ce portrait a été réalisé sur une demi-plaque, un format qu’il réserve habituellement à ses autoportraits. Il est tentant d’y voir un hommage d’Eynard à celui qui l’a accompagné pendant quinze ans dans sa pratique de la photographie.
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