C’est très probablement à Paris que ces deux hommes d’Église se sont assis face à l’objectif, de part et d’autre d’un guéridon recouvert d’une nappe sur laquelle reposent deux livres, l’un ouvert, l’autre fermé. À gauche, on reconnaît le pasteur Jean-Henri Grandpierre ; à droite, le missionnaire Alphonse François Lacroix (1799-1859), l'un et l'autre d'origine neuchâteloise. Grandpierre était le plus proche voisin des Eynard lorsqu'ils résidaient dans leur hôtel de la rue de Londres. Ils avaient, selon les dires du pasteur (Mémoires, p. 594) des relations "à la fois incessantes et intimes".
L’image n’est pas datée, mais elle a forcément été prise entre 1842 et 1843, date de l’unique séjour en Europe d’Alphonse François Lacroix, qui exerça son ministère en Asie du Sud et principalement en Inde. Le 14 avril 1843, il écrivit une lettre à Jean-Gabriel Eynard depuis la Maison des missions à Paris, ce qui permet d’affiner la datation (BGE, Ms. suppl. 1898, f. 421-422). Alphonse François Lacroix figure avec Eynard sur un double portrait probablement pris le même jour (rm 011) ; vêtu apparemment à l’identique, il est assis dans une position similaire sur le même siège ; en revanche, l’arrière-plan est différent (toile de fond). Cette pièce est conditionnée dans un passe-partout en carton clair. Quant à Jean-Henri Grandpierre (1799-1874), pasteur à Paris, on le retrouve en compagnie du secrétaire royal d’Hawaï Timothy Ha’alilio sur deux daguerréotypes pris en 1843 (2013 001 dag 044 et rm 017). Sophie Eynard, la fille adoptive de Jean-Gabriel Eynard et Anna Lullin, compte parmi les catéchumènes instruite par Grandpierre à Paris. Si le visage de Jean-Henri Grandpierre se détache clairement du feuillage plutôt sombre qui forme l’arrière-plan, celui de Lacroix se distingue avec peine, de même que les redingotes foncées des deux hommes. (I. Roland)
par comparaison avec rm 011
Inscription posthume : Oui