C’est devant la façade principale de la maison de maître de Beaulieu que dix personnes ont pris la pose, le 8 novembre 1850, à une heure et demie de l’après-midi selon une inscription apposée au verso. La même source signale que le temps était assez clair et, précision unique dans l’œuvre d’Eynard, que l’image a été prise avec un diaphragme de deux pouces environ, ouverture importante qui explique le flou de l’arrière-plan. Les divers protagonistes sont alignés sur deux rangs, de façon assez traditionnelle, sur la terrasse de Beaulieu. Le couple Eynard, assis tout à droite, se distingue du reste du groupe par sa position, Anna de trois quarts, Jean-Gabriel pratiquement de profil. Ils sont accompagnés de leurs proches, Charles, Sophie et Hilda Eynard, ainsi que de connaissances ou d’amis. Edouard Gaulis et son fils Gabriel encadrent Charles et Sophie au deuxième rang ; l’inscription au verso indique aussi « la famille d’Espine », soit Jean François Pierre d’Espine et son épouse Marie Pernette, née Tallant, assis au premier rang, tandis que leur fille Marie Jeanne, dite Mery, se tient debout tout à gauche. Les modèles adoptent des attitudes diverses qui animent la scène et écartent toute monotonie ; si la plupart sont sérieux, d’autres sourient ; Hilda, qui n’a que quinze ans, semble prête à éclater de rire sous sa couronne de tresses, en contraste avec l’air impassible qu’elle arbore d’ordinaire. Elle n’a ni capote, ni pèlerine, ni mantelet, contrairement aux femmes plus âgées ; en revanche, elle seule porte un tablier. La grande qualité de l’image permet d’admirer la texture et le modelé des étoffes, la finesse des dentelles et des rubans, ainsi que les motifs de certains tissus, dont la robe à carreaux de Marie Pernette d’Espine, qui a posé sa voilette de dentelle blanche sur ses genoux. (I. Roland)
inscription sur l'oeuvre
Inscription posthume : Non