Hilda Diodati Eynard
Ce portrait est celui d’Hilda Eynard, fille de Sophie et Charles Eynard, et donc petite-fille de Jean-Gabriel Eynard. Elle est représentée ici à l'âge de dix-sept ou dix-huit ans, le regard plein de douceur, vraisemblablement en 1853, année de son mariage, hypothèse que la bague à son doigt confirmerait. Le cadrage rapproché, centré sur le buste d'Hilda tournée légèrement sur le côté, la main posée sur une table, met en valeur la robe à volants, les délicates dentelles du col et les manches évasées ornées de franges, dont les formes lumineuses se détachent sur le fond uni et sombre d’une tenture. Les nuances subtiles de noirs, de blancs et de gris sont ici parfaitement maîtrisées.
Le soin particulier apporté à la réalisation de ce daguerréotype et une inscription un peu énigmatique à son verso, (« plaque 10 1/2 1/9 1/4 1/6 1/9 ») militeraient en faveur d’un portrait de représentation réalisé à l’occasion du mariage d’Hilda, et dont il existerait plusieurs plaques sélectives. Il n’y a pratiquement aucune tache, rayure, piqûre ni voile.
Pour ce portrait d’Hilda, dont la vue est inversée comme en témoigne l’alliance à son doigt, Eynard opte pour un quart de plaque, format prisé pour les portraits individuels à partir de 1846. La vogue de ce format croît en France pour les portraits, alors qu’on continue de les réaliser sur des sixièmes de plaque en Angleterre (Lerebours et Secrétan, Traité de photographie, 5e édition, Paris 1846, p. 87). Une restauration de cet objet a mis au jour un poinçon de la maison d’orfèvrerie Christofle, qui s’est mise à fabriquer des plaques à daguerréotypes entre 1850 et 1855. (U. Baume-Cousam)