Ce daguerréotype montre la façade principale de la maison de maître de Beaulieu, avec ses grandes serliennes et son store en tissu brodé, en l’occurrence entièrement abaissé. Deux personnes animent la scène et indiquent l’échelle du bâtiment : un jardinier en long tablier debout à gauche, et Hilda Eynard à droite, assise sur un banc au pied d’un grand chêne aujourd’hui disparu. L’image n’est pas inversée, comme cinq des huit pièces qui montrent cette façade dans sa quasi-totalité. Une inscription au verso, partiellement lisible, indique le début de l’année de la prise de vue (18), suivi probablement d’un 4. La présence d’Hilda, qui semble avoir plus de 12 ans, permet de proposer une datation postérieure à 1847. Le bâtiment est bien cadré et les lignes architecturales parfaitement rectilignes et parallèles, régularité qui laisse supposer que cette image a été prise d’un point surélevé, du haut d’un aménagement particulier au vu de la forte déclivité du terrain. Le recours à un échafaudage est mentionné au dos d’une stéréoscopie qui présente un angle de vue assez similaire, bien qu’inversé (2013 001 dag 066). Eynard y est assis au pied du grand chêne, sur un autre banc qu’Hilda. Sur ces deux daguerréotypes, le cadrage met en valeur l’arbre, qui occupe une place importante dans la composition. Cette image-ci est mieux cadrée et beaucoup plus nette, grâce à une profondeur de champ étendue et une lumière assez intense, la façade étant presque surexposée. On reconnaît sans peine le visage d’Hilda, tout en pouvant admirer le feuillage du grand chêne, les lignes architecturales du bâtiment, la courbure du store qui prolonge celle des accoudoirs du banc, le modelé des statues placées dans les niches, voire les arabesques peintes sur les volets intérieurs. (I. Roland)
inscription sur l'oeuvre