Sur cette stéréoscopie inversée, postérieure à 1851, le parc de Beaulieu, pris en contre-plongée, sert d’écrin à la maison de maître, dont on voit une portion de la façade principale. Représenter dans un même ensemble un édifice et une végétation luxuriante constitue une difficulté supplémentaire pour un photographe amateur. Une inscription à la mine de plomb au verso de la plaque indique : « Au soleil la maison et les arbres depuis les vignes ». Elle révèle que, contrairement aux recommandations des spécialistes, Eynard n’hésitait pas à prendre ses daguerréotypes les jours de grand soleil. Cette forte exposition a entraîné une solarisation peut-être volontaire du ciel et une surexposition de l’ensemble, surtout sur la vue de droite, qui reste un peu floue. En revanche, elle donne à l’image une grande profondeur de champ, particulièrement adaptée à une photographie destinée à être vue en relief. Cette stéréoscopie est représentative des œuvres tardives d’Eynard, dans lesquelles les personnages deviennent secondaires, au profit des arbres et de la nature. Ici, on distingue avec peine un homme debout sur le chemin, tant sa silhouette tend à se confondre avec les bosquets. (I. Roland)