Selon une inscription apposée ultérieurement au verso, c’est en 1850 que ce grand groupe a posé devant la façade principale de la maison de maître de Beaulieu. Le texte précise que les deux jeunes garçons assis au premier rang de part et d’autre d’Anna Eynard sont les petits-fils du roi Louis-Philippe. À gauche, il s’agit de Philippe d’Orléans, comte de Paris ; à droite, de son frère cadet Robert, duc de Chartres. Comme leur père Ferdinand-Philippe est décédé en 1842, Philippe est le prétendant orléaniste au trône de France depuis la destitution de son grand-père en 1848. On ignore toutefois si ce daguerréotype a été pris après la mort du roi déchu, le 26 août 1850. Eynard connaissait personnellement Louis-Philippe, dont il avait réalisé plusieurs portraits au mois de juin 1842, avec sa famille, dont les deux enfants ici présents (Fornara 2001, p. 27-32). Ces jeunes garçons sourient sur cette image, même si les circonstances politiques ne leur sont guère favorables. Ils sont accompagnés de leurs précepteurs qui n’ont pu être identifiés, tandis qu’au deuxième rang tout à gauche se tient le prince roumain Gabriel Soutzo, que l’on retrouve sur une stéréoscopie postérieure à 1851 (2013 001 dag 113). Les autres personnes présentes sont des membres de la famille Eynard. Pour donner plus de naturalisme à ce portrait de groupe plutôt conventionnel, Anna tient un ouvrage de broderie dans ses mains, ce qui est rare dans le corpus Eynard (autre exemple, Musée de l’Elysée, 005938). Elle regarde vers la droite de l’image, de même que sa fille Sophie, debout derrière elle. Relevons que les deux seules femmes du groupe sont placées pratiquement au centre de la composition. Ce daguerréotype d’un intérêt historique indéniable est malheureusement parsemé de petites taches et partiellement voilé, sans compter le cadrage un peu malhabile qui fait pencher l’image vers la droite. (I. Roland)
inscription sur l'oeuvre
Inscription posthume : Oui