Notice
On connaît deux versions de ce portrait, l’autre étant conservée au Musée d’art et d’histoire de Genève (1859-0003) et est datée de 1845; le même sujet a par ailleurs fait l'objet d'une publication sous forme de gravure. Il est possible que le portrait du Musée soit le prototype de celui de la Bibliothèque (copie par Gevril ?, selon une proposition suggérée dans une note de Danielle Buyssens). Hornung s’est intéressé à plusieurs reprises à la vie du prieur de Saint-Victor. Deux tableaux illustrant le séjour de Bonivard à Chillon sont notamment conservés dans les collections de ce château.
Contrairement aux œuvres de jeunesse de Hornung, d’aspect pittoresque, le portrait se caractérise par le dépouillement extrême de la mise en scène qui confère au sujet une tonalité nettement religieuse. Bonivard y est représenté en ascète, le corps émacié par les privations, le regard visionnaire. Il est possible qu'il s'agisse d'un autoportrait déguisé du peintre ce qu'indiquerait une mention, repérée par Philippe Junod, sur l'épreuve de la gravure tirée du portrait conservée à la Bibliothèque de Genève. Cette identification a été favorisée par l’allure hirsute du peintre qui a frappé ses contemporains.