Salle de la Réformation

musée, salle de réunion
Biographie

Institution d'évangélisation et de promotion de l’histoire et de la pensée réformée projetée par Jean-Henri Merle d'Aubigné et l'Alliance évangélique lors du 300e centenaire de la mort de Calvin (1864). Le Réformateur ne bénéficie alors d'aucun monument à Genève propre à rappeler sa mémoire. Mal défini et objet à controverses, le projet de créer un "Calvinium", soit un mémorial à Calvin, ne se réalise finalement que partiellement.
Grâce à l'action du banquier évangéliste Alexandre Lombard, l'idée de créer un équivalent genevois du "Exeter Hall" de Londres aboutit à la création de la "Salle de la Réformation" ("Reformation Hall" en anglais) construite en 1866-1867 par une société privée - pour assurer son indépendance par rapport à l’État - sur les plans de l'architecte Jacques-Louis Brocher à l'angle de la rue du Rhône et du boulevard Helvétique. Rien dans son décor, extrêmement sobre, n’affirme ses dimensions religieuse et commémorative. Seule une inscription rappelle la mémoire de Calvin.
Dans l'esprit des "salles d'évangélisation" promues par le mouvement du Réveil, la salle comprend un vaste espace pouvant accueillir jusqu'à 2000 personnes pour des réunions religieuses, des conférences, des congrès de sociétés philanthropiques ou des concerts; elle abrite depuis 1871 la Bibliothèque calvinienne, créée en 1864, une partie historique qui allait être renforcée avec l'installation dans les lieux du Musée historique de la Réformation (1897); dès 1878, le monumental plan-relief de "Jérusalem en 1873" est exposé dans son sous-sol. De 1920 à 1929, les dimensions de la Salle de la Réformation en fait le lieu de réunion des premières assemblées générale et annuelles de la Société des Nations. Après la Seconde Guerre mondiale, elle devient un lieu de conférences et de concerts et perd de plus en plus sa vocation religieuse initiale.