James Guillaume

Né à Londres où son père dirige la succursale d’une fabrique d’horlogerie de Fleurier (Neuchâtel); la famille retourne en Suisse dès 1848. Études à Zurich (1862-1864), puis à Neuchâtel (1865). Enseignant de français et d’histoire à l’École industrielle du Locle (1864-1869) mais il perd son poste pour raisons politiques et reprend l’imprimerie de son père à Neuchâtel (1869-1872).
Fonde en 1866, avec Constant Meuron, la section jurassienne de l'Association Internationale des Travailleurs (AIT, 1866). Gagné aux idées anarchistes par Mikhaïl Bakounine, qu'il rencontre à Genève en 1869 et qu'il invite au Locle. Cofondateur de la Fédération jurassienne (1871-1878) ce qui lui vaut, comme Bakounine, d'être exclu en 1872 de l’Association international des Travailleurs au congrès de La Haye; cofonde l’Internationale fédéraliste anti-autoritaire au Congrès de Saint-Imier (15-16.09.1872). A défendu au congrès « anti-autoritaire » de Genève (09.1873), la grève générale comme moyen d’action du mouvement ouvrier.
Est condamné en 1877 à 40 jours de prison pour avoir participé à la manifestation commémorative de la Commune de Paris. Établi à Paris en 1878 (il retourne toutefois régulièrement en Suisse en vacances), il travaille au "Dictionnaire de pédagogie" de Ferdinand Buisson (1876 et 1911), à la "Revue pédagogique" (1878-1887) et au "Dictionnaire géographique et administratif de la France" (1887-1904). Naturalisé français en 1889. Rencontre Jean Jaurès et se rapproche du mouvement syndical français, en particulier la Confédération générale du travail (CGT). A la fin de sa vie, est affecté de maladie nerveuse.
Rédacteur de "La Solidarité", organe suisse romand de l’AIT (dès 1870), du "Bulletin de la Fédération jurassienne (1872-1878), collaborateur de la "Vie ouvrière" de P. Monatte, collaborateur de la "Voix du Peuple" (Pully et Genève) et de "La syndicaliste révolutionnaire"; auteur de la musique de "La Jurassienne" sur des paroles de Charles Keller; auteur des "Idées sur l’organisation sociale" (1876) et de "L’Internationale, documents et souvenirs, 1864-1878" (Paris, 1905-1910); éditeur, en collaboration avec Max Nettlau, des "Œuvres" de Bakounine parues à Paris en six volumes chez Stock (1895-1913).