Cimetière des Rois

Cimetière créé par les autorités genevoises autour de l'hôpital dit des pestiférés pour inhumer hors les murs les défunts morts de la peste. Après le passage à la Réforme, les cimetières situés intra muros autour des anciennes églises paroissiales urbaines sont fermés (septembre 1536) et celui de Plainpalais devient l'unique lieu d'inhumation. Conformément aux conceptions calviniennes, aucune stèle n’identifie les tombes des défunts. Même celle du réformateur Jean Calvin n'est localisée, l'actuelle étant une recréation du 19e s. Ces pratiques funéraires connaissent à partir des début du 17e s. quelques exceptions lors de situations particulières (morts de l'Escalade à Saint-Gervais en 1602) ou pour honorer des personnalités marquantes (tombes de Théodore de Bèze au cloître de Saint-Pierre, celles du duc de Rohan et de la famille du Portugal dans la cathédrale).
L'annexion de Genève par la France en 1798 autorise l'établissement dans la ville de citoyens catholiques qui disposent de leur propre cimetière dès 1802 aux "Petits Philosophes" (près du boulevard du Pont-d'Arve actuel). A la même époque le cimetière prend le nom de cimetière des Rois, du nom d'un terrain situé à proximité où sont primés chaque année jusqu'en 1847 les "rois" du tir à l'arquebuse. Lors de la clôture du cimetière catholique des Petits-Philosophes les ossements de ce lieu d'inhumation sont transférés dans un espace fermé du cimetière de Plainpalais le 25.12.1830.
La loi sur les cimetières de 1876 abolit les lieux d'inhumation confessionnels. En 1880, est créé le cimetière Saint-Georges destiné à accueillir les défunts de la Ville sans distinction religieuse. Depuis 1883, le cimetière de Plainpalais accueille, outre les familles qui y disposent déjà d'une concessions, les personnalités remarquables qui ont contribué au rayonnement du canton quel que soit leur croyance; c'est le Conseil d’État de Genève qui est seul habilité à autoriser l'inhumation en ces lieux, décision qui suscitent parfois des polémiques.