Charles Perron
Après une formation de peintre sur émail à la Chaux-de-Fonds, il voyage en Russie (1857-1861) puis s'établit à Genève comme peintre et retoucheur de photographie. Il est alors proche des représentants du mouvement anarchiste et de la colonie des réfugiés russes ; il se lie notamment d’amitié avec Michel Bakounine et James Guillaume. Après la Commune de Paris, il favorise l’immigration en Suisse de militants contraints à l’exil.
En 1876, il se rend à Vevey où il rencontre Élysée Reclus, un réfugié de la Commune de Paris, qui a lancé un grand projet éditorial, la Nouvelle Géographie universelle dont le premier volume a paru l'année précédente. Perron espère être associé à l'iconographie de l'ouvrage, mais le géographe français l'engage pour en réaliser les cartes. Autodidacte dans le domaine, Perron se montre particulièrement habile. Il s'installe à Vevey et entretient d'intenses échanges avec Reclus pendant près de vingt ans et devient le principal cartographe du projet.
La "mappothèque" créée pour la Géographie universelle est confiée à Perron par Reclus lorsque celui-ci retourne à Paris en 1890. Il en fait don à la Ville de Genève en novembre 1893, une fois le dix-neuvième et dernier volume sous presse. Perron se lance dans d'autres entreprises cartographiques dont, en 1897, la création du grand relief de la Suisse au 1:100 000 qui obtiendra le « Grand Prix » à l’exposition universelle de Paris (aujourd’hui au Musée d’histoire naturelle de Genève) ; ce relief était destiné à l’origine à intégrer le grand globe pensé par Élisée Reclus pour cette même exposition.
En 1904, il devient conservateur du Dépôt cartographique de la Ville et fonde le Musée cartographique de Genève dans les locaux de la Bibliothèque de Genève, à l'existence éphémère (1907-1922).
Genève , rue du Rhône 19