Cependant, il s’agit du visage d’un des Genevois les plus célèbres du XVIIIe siècle, à savoir Jean-Jacques Rousseau. Ce masque a été moulé par Jean-Antoine Houdon le lendemain de la mort de Rousseau, le 3 juillet 1778. C’est par ailleurs à Houdon que nous devons un grand nombre de statues des philosophes des Lumières, en particulier celle de Voltaire assis.

Le masque révèle quelques éléments intéressants puisqu’il est saisi quelques instants avant l’autopsie de Rousseau. Nous pouvons relever notamment des marques au front qui seraient les vestiges de la chute du citoyen de Genève qui lui aurait causé la mort. Les théories ont alors fusé entre la question du suicide, du meurtre ou d’une mort de cause naturelle.

Cela étant, Rousseau est décédé à son retour à Ermenonville, après une longue balade, le 2 juillet 1778. L’autopsie, sur le plan strictement objectif est en faveur d’une mort «sans cause apparente» c’est-à-dire naturelle. Son corps sera alors déposé dans un cercueil en plomb. Il sera enterré à Ermenonville, puis le 20 vendémiaire de l’an III (1794), la décision est prise de placer le cercueil au Panthéon. Où il trône aujourd’hui en face de François-Marie Arouet, dit Monsieur de Voltaire.

Au-delà des traces d’archives, la Bibliothèque de Genève est aujourd’hui propriétaire de ce masque mortuaire qui dévoila quelques curiosités, lors de la préparation de 2012: Rousseau pour tous (commémorations du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques), à savoir que des cils sont pris dans le moulage. Et si on clonait Rousseau?

Gardienne d’un patrimoine inestimable du philosophe genevois, inscrit au registre Mémoire du monde de l’UNESCO, notre institution anticipe aujourd’hui les commémorations, en 2028, des 250 ans de la mort de Rousseau et… de Voltaire; dont les circonstances ont fait qu’ils sont tous deux morts à 33 jours d’intervalle et panthéonisés avec trois ans d’écart (1791 pour Voltaire et 1794 pour Rousseau).