Louis Bertrand
Études à l’École Normale Supérieure française. Séduit par le "génie latin de l'Afrique du Nord" mais islamophobe, il séjourne en Algérie de de 1891 à 1900 où il est professeur de rhétorique au lycée d’Alger. Convaincu qu'un lien étroit existe entre l’Antiquité et le présent, idéalisant une "Afrique éternelle", il est un défenseur de la domination coloniale de la France dont la mission civilisatrice doit, en relevant l'héritage de la Rome ancienne, revitaliser la culture latine en Afrique du Nord.
Écrivain à succès, auteur de "Les villes d’or" (1921) et "Le sang des races" (1920), biographe de Louis XIV, de Napoléon et de saint Augustin (1913), dreyfusard dans sa jeunesse, il se rapproche de l'extrême droite et des idées de Charles Maurras et sera, dans les années 1930, un admirateur convaincu des dictateurs fascistes Mussolini, Hitler - il assiste en 1935 au congrès nazi de Nuremberg et est l'auteur d'une biographie du Führer en 1936 - et du général Franco.
Élu à l'Académie française en 1925.
Bertrand a collaboré avec le photographe Frédéric Boissonnas, lequel le contacte avant la Première Guerre mondiale dans le but de réaliser un ouvrage sur saint Augustin. Au printemps 1914, ils entreprennent, accompagnés du fils de Fred, Edmond-Édouard, un voyage en Afrique du Nord; la préparation de la publication est suspendue peu après en raison du déclenchement du conflit mondial. Fred Boissonnas se rendra seul en Italie en 1919 et en 1921 pour compléter la documentation photographique de l'ouvrage qui paraît en 1925. Entre-temps, Bertrand a été invité en 1919 à tenir un exposé dans le cycle de conférences que l'Association greco-suisse Jean-Gabriel Eynard a organisé à Paris en marge de l'exposition sur la "Grèce éternelle" de Fred Boissonnas. Celui-ci proposera que Louis Bertrand soit l'auteur de son livre sur l’Égypte, une idée qui sera refusée par les autorités égyptiennes en raison des positions politiques colonialistes de l'écrivain français.