Johann Philipp Becker

Militant républicain révolutionnaire d'origine allemande. Émigre en Suisse en 1838, à Bienne, où il introduit l'industrie du tabac en 1843. Secrétaire à l'état-major fédéral, il prend part à la guerre du Sonderbund. Lors de la révolution de 1848, il organise à Bienne une légion allemande et un Comité central des Allemands et fonde en 1848 le Deutsch-republikanischer Wehrbund «Hilf Dir» et le journal, "Die Revolution" (interdits par le Conseil fédéral). Banni du canton de Berne, il s'établit à Genève en 1849 où il est journaliste, représentant de commerce, cafetier. En mai 1849, participe au troisième soulèvement de Bade mais retourne à Genève d'où il est expulsé au début de 1852 par le commissaire fédéral; il y retourne deux mois plus tard. ll fonde en 1853 un office de renseignements et une feuille commerciale, "Le Messager". Il fait partie du groupe radical qui fait tomber le régime Fazy en 1853. De 1856 à 1860, Becker est à Paris où il travaille dans la chimie, puis en Italie (1860) pour lever une légion allemande. Rentré à Genève à fin 1861, il constitue une aile gauche du partiradical qui apporte un soutien à Fazy. Il fonde la "Societé populaire allemande" et entre en contact avec Ferdinand Lassalle.
Dès sa création, il contribue au développement de l'Association internationale des travailleurs (AIT), notamment en participant à sous ses congrès (il prononce le discours inaugural de celui de Genève en 1866); il est très actif au sein des sections de langue allemande à travers son mensuel "Der Vorbote" (1866-1871). Auteur d'un récit de la grève genevoise du bâtiment de 1868. Membre de l'Alliance internationale de la démocratie socialiste de 1868 au début de 1870. Opposant à Bakounine, il participe au congrès socialiste international de Coire (1881).