Jean-Louis Durant
Issu d’une famille de libraires originaire de Sézegnin. Apprentissage chez le graveur médailleur et cartographe Gabriel I Le Clerc (1670-1672). Contrairement à ce qui est affirmé parfois, il n’a pas fait de voyage d’artiste en Italie et, s’il a eu des relations avec l’Angleterre, il n’est probablement pas le J. Durant attesté à Londres dans le dernier quart du 17e s..; il séjourne en revanche à Dijon en 1702-1703 où il loge chez une marchande horlogère, Suzanne Nicolas, veuve de Samuel Michelin.
Auteur de peintures sur émail, dont peu d'exemplaires sont conservées, mais surtout de gravures, très souvent des portraits, destinées à l’impression dans des ouvrages publiés le plus souvent à Genève, notamment par les libraires Widerhold, Chouet, Miege ou De Tournes (1671-1681) ; les premières de ces estampes sont deux vues montrant le pont de l’Ile de Genève avant et après l’incendie de 1670 et accompagnant un "Poeme sur l'embrasement arrive à Geneve sur le Pont du Rhosne des la nuit du lundy 17. jusques au jour du mardy 18. Janvier 1670", publié par son auteur, Abraham Bonnet, maître potier d’étain en 1671-1672; les plus ambitieuses de ces images sont probablement celles qui illustrent deux recueils d’ornements d'orfèvrerie, l’un, le "Liure de / Diuers Ornements / D'orfeurerie fait par / Jean Mussard Orfeure » de1673, dont Mussard est probablement aussi l’auteur des modèles gravés par Durant; l’autre, le "Liure de Fueilles / Orfeuriques Frises, Taille / depargne, Moresques, Mas / ques, Chifres, inuente", publié en 1682 et diffusé par le graveur lui-même en 1682 et comportant un probable autoportrait en médaillon de celui-ci; de ce livre de modèles existe une édition anglaise et néerlandaise ainsi que des feuilles isolées; certaines planches, dont l'une est conservée au Musée d'art et d'histoire de Genève, étaient détenues par les éditeurs et marchands Manega dans la première moitié du 19e s. qui en tiraient des épreuves pour les ouvriers de la "Fabrique" genevoise.