Gédéon Regard

G. R.
Edition Savoisienne G. R.
Edit. Savoisienne
photographe, éditeur de cartes postales
Nationalité
France
Biographie

Issu d'une famille de Malchamp, un hameau de la commune de Feigères, qui s'est convertie au protestantisme au milieu du 19e siècle, ce qui explique sans doute le choix son prénom d’origine vétérotestamentaire, Gédéon Regard exerce à l'âge de vingt ans la profession de commis voyageur au Mans (département de la Sarthe), lorsqu'il est recruté par l'armée française en 1891. Le service militaire obligatoire dure alors trois ans, période qu’il passe dans la Marine, de décembre 1892 à novembre 1895, notamment en Indochine; Regard est réformé en 1900 pour insuffisance cardiaque, un statut qui est confirmé au début de la Première Guerre mondiale et il sera définitivement radié des cadres de l’armée en 1917.
En 1896, il retourne temporairement à Feigères avant de s’établir à Lyon dès l'année suivante. Il se marie en 1901 à Sète avec Albertine Villeneuve, une femme originaire de cette ville. Ensemble, ils auront 5 enfants (Albert 1902; Fernand, 1903; Louise, 1905; Paul 1908 et Judith, 1913). On ne sait d'ailleurs pas exactement quand il est retourné vivre dans la maison familiale de Malchamp., mais c'est probablement entre 1905 et 1908 puisque Paul est le premier dont la naissance est inscrite à Feigères.
C’est en 1908, lorsqu'il annonce la naissance de son fils Paul à l’officier d’état civil qu'il se déclare comme résident de la commune. Il est alors encore désigné comme voyageur de commerce (ce qui peut correspondre légalement à une activité de photographe ambulant). En 1913, à la naissance de Judith, il est signalé pour la première fois explicitement comme photographe.
On ne sait où il a appris le métier, peut-être lors de son séjour lyonnais. Son activité dans le domaine est attestée par quelques réclames parues en mai 1914 et mars 1915 dans le journal "Le Cultivateur Savoyard" (hebdomadaire édité à Saint-Julien-en-Genevois). Il est encore désigné comme photographe à sa mort en 1918.
Son activité s’est déroulée principalement dans le Genevois français, mais aussi à Genève, Annecy, Samoëns et Chamonix. Malheureusement, en l’absence de registres, il est très difficile de dater avec précisions ses prises de vue à quelques rares exceptions près. Une vue du nouveau pont des Acacias, inauguré le 18 juillet 1909, est datée de 1910 (Bibliothèque de Genève, jds 01 vgepl 213). Une photographie (collection de la Société d’histoire régionale la Salévienne) nous montre l’avion d’Émile Taddeoli accidenté le 15 août 1911 à Viry ; une troisième, prise le jour de l’inauguration de l’école de Présilly, serait datable vers 1910 selon la Société la Salévienne.
Ses plus anciennes cartes postales, éditées sous son nom puis sous la raison sociale des Éditions savoisiennes (G. R. éditions Savoisiennes), fournissent d’autres indications chronologiques. Une carte portant le sigle G. R. 3, envoyée en 1902 (ou en 1912?) mais publiée à coup sûr avant 1905 pour des questions typologiques, serait la plus ancienne image de sa production qui soit connue; on ne peut toutefois pas exclure qu'il ait publié une vue d’un autre photographe (Bibliothèque de Genève, jds 01 vds 004). En dehors de ce cas exceptionnel, ses autres photographies ne sont guère antérieures à 1908-1910 ; une vue de Viry notamment montre une maison qui aurait été détruite en 1910 (collection de la Société La Salévienne, no 682); d’autres clichés attestent attestent notamment de l’électrification des villages du Genevois (cartes nos 24 et 29).
Il semble donc très probable que si Gédéon Regard a pu pratiquer la photographie avant 1905, il ne se lança véritablement dans la profession de photographe que vers 1909-1910. L’essentiel de sa production a donc dû être produite pendant moins de 10 ans.
Il décède encore jeune, en octobre 1918 à l’âge 47 ans, victime de la grippe espagnole, comme sa femme Albertine, morte trois jours après lui. Leurs enfants, Paul, 10 ans, et Adrienne, 5 ans, seront élevés par Noémi et Sara, les sœurs de Gédéon. Plus tard, Paul choisira le métier de douanier et mourra tragiquement exécuté par l’armée allemande en 1944. Théophile, instituteur et directeur d’école, le frère de Gédéon reprendra l’atelier de photographie, limitant son activité à des clichés de paysages et à la reproduction de cartes postales à partir des plaques de verre réalisées par son frère.
On sait que quelques cartes postales ont été publiées dans les années 1930 à l’enseigne des Éditions savoisiennes (Société savoisienne, carte no 715, datée entre 1934 et 1940) et que certaines autres ont été diffusées par la maison L. Fauraz, d’Annemasse. Il est possible qu’après la mort de Gédéon Regard les éditions Savoisiennes ne représentaient plus qu’une marque et que la famille ait cherché essentiellement à liquider le stock d’images laissé par le photographe.
Gédéon est le frère de l'institutrice et écrivaine Noémi Regard, auteure de plusieurs ouvrages, de pédagogie notamment.

Adresse historique
1871: France, Haute-Savoie: Feigères (Malchamp)
1891: France, Le Mans
1893-1895: actif dans l'armée française, notamment en Cocinchine (Vietnam)
1896: France, Feigères
1897: France, Lyon, rue Saint-Georges 50, puis rue Victor-Hugo 47
1908-1918: France, Feigères, Malchamp
Source
Archives départementale de la Haute-Savoie, 1 R 666
Dominique Ernst, "À Malchamp, un certain “Regard”… sous l’œil de Gédéon et la plume de Noémi", Le Messager, 28.04.2022, p. 17
Enquête orale auprès de descendants de Gédéon Regard, 2022
La Société d’histoire régionale la Salévienne a entrepris l'inventaire des cartes postales des éditions G. Regard et des Editions Savoisiennes dont le nombre est estimé à 750 pièces, en partie posthumes (http://la-salevienne.org)
Personnes liées
Raymond Bélissard (vers 1935-2010)
Théophile Regard (vers 1888-1942)
Noémi Regard (1873-1952)
Joseph Jacquet (1806-)
Adrienne Regard (1913-)
Éditions Savoisienne G. R. (avant 1905-vers 1930-1940)