François-Henri Lavanchy-Clarke

Lavanchy-Clarke
négociant, entrepreneur, cinéaste, photographe amateur
Nationalité
Suisse
Biographie

Études en droit à Paris, puis, en 1869, de théologie à la Mission protestante Chrisschona (Bâle) qui l’envoie comme secouriste et volontaire sur les champs de bataille de la Guerre Franco-prussienne de 1870-1871 à Strasbourg, ; il est blessé et perd temporairement la vue.
Il se rend ensuite comme missionnaire en Égypte (1872) où il s’occupe des soins aux aveugles. Délégué pour l’Égypte au premier Congrès mondiale pour l’assistance aux aveugles qui a lieu à Paris pendant l’exposition universelle de 1878 dont il est secrétaire et où il rencontre sa future femme Jenny Clarke, déléguée anglaise.
A son retour, il s’implique dans la cause du bien des aveugles, fonde à Paris, rue Saint-Sabin, la première école professionnelle et ateliers pour aveugles (1881), puis à Lausanne des ateliers dans le but de donner du travail aux malvoyants (Société des ateliers d’aveugles, 1885). Il finance ces ateliers en produisant des automates et des distributeurs qu'il place dans les gares. A Paris, il est propriétaire d'une usine de chocolat. Agent général à Lausanne des fabricants anglais de savon Lever Brothers Ltd. (1889-1898), il est le premier directeur de la fabrique de savon Helvetia à Olten (1898-1899). Jusqu'à sa mort, il reste proche du patron de l'entreprise William Lever.
Parallèlement à ses activités d'entrepreneur, il s’intéresse à la chronophotographie et aux premiers dispositifs techniques qui précèdent l’invention du cinéma (phonoscopes Demeny), qu'il croit notamment permettre l’amélioration du portrait funéraire et faciliter l’enseignement de la lecture sur les lèvres. Cet intérêt l’amène à entrer tôt en contact avec les frères Lumière auprès desquels il acquiert un cinématographe en 1895. Il produit des films en Suisse qu’il projette à l’Exposition nationale suisse de 1896, un programme complété par des films réalisés par l’entreprise Lumière; ses films, appelés "photographies animées", intègrent des publicités pour les savons Lever dont il est le représentant (marque Sunlight).
Pour montrer ses films, il fait construire un pavillon dans le parc de Plaisance de l'Exposition nationale auquel il donne le nom de Palais des Fées; cette attraction foraine est réputée être la première salle de cinéma à avoir été construite au monde. Le palais combine les formes d'une pagode de style japonais et, à l’arrière, d'un café-divan-jardin égyptien créé par le décorateur Vuagnaux. D'autres activités étaient aussi proposés dans le lieux dont des « Tableaux vivants ».
Lavanchy est l’auteur de cent cinquante films. Après le cinéma, il s’intéresse aussi à la photographie, en particulier à la photographie couleur (autochromes), notamment lorsqu'il se sera établi à Cannes à la fin de sa vie.

Adresse historique
1886: France, Paris, rue de Richelieu, 10
1896: Genève, avenue du Mail 16
1900-1922: France, Cannes (villa Belle Rive)
Source
France, Bois d’Arcy, archives françaises du film (CNC), env. 150 films conservés remis par Jacques Lavancy-Clarke), son petit-fils de François-Henri L., 1994)

Le Petit Parisien, 03.11.1927
dhs.ch
Hansmartin Siegrist, Auf der Brücke zur Moderne. Basels erster Film als Panorama der Belle Époque, Bâle 2019
https://vimeo.com/773414110?embedded=true&source=vimeo_logo&owner=42605958 (film présentant l'exposition du Musée Tinguely à Bâle, 2022-2023)

Hansmartin Siegrist,, Que les lumières soient! : L'extraordinaire existence de François-Henri Lavanchy-Clarke, film documentaire, 2022
Bibliographie
Hansmartin Siegrist, Auf der Brücke zur Moderne. Basels erster Film als Panorama der Belle Epoque, Bâle, 2019, notamment p. 100-101 et p. 148-228