
Grâce aux archives conservées en partie à la Bibliothèque de Genève et aux archives d’Etat de Genève, les documents du fonds Céard nous permettent de suivre la carrière de l’ingénieur français Nicolas Céard (1745-1821) formé à la prestigieuse École royale des ponts et chaussées. L’ingénieur et historien Michel Lechevalier (Paris) qui travaille depuis plusieurs années à l’inventaire et à l’étude du fonds déposé au centre d’iconographie nous permet d’entrer dans ce fonds et d’en découvrir la richesse à travers les milliers de lettres, de plans, de dessins.
Parmi les documents manuscrits, un brevet sur parchemin daté de 1787 signé par Louis XVI confirme la nomination de Nicolas Céard au grade d’inspecteur des ponts et chaussée. Un autre brevet, également signé par le roi, autorise en 1777 un mariage mixte entre Céard et « la demoiselle » genevoise calviniste, Françoise Massé (1752-1828). Les plans de projets, les dessins splendides de tracés de routes, de ponts, de cartes atteignent parfois les dimensions spectaculaires d’un mètre vingt sur trois mètres. Cette documentation retrace le parcours de Céard qui réalisa ses premières missions à Versoix, rattachée à l’époque au royaume de France. Il est alors élève ingénieur, et participe à ce titre au projet d’une ville nouvelle qui devait concurrencer Genève. Les vicissitudes de l’histoire et une Europe en plein bouleversement géopolitique conduiront Céard à participer à de nombreux projets et réalisations, à Genève dans la région limitrophe et en France. Mais son grand œuvre reste la route du col du Simplon, commandée par Napoléon Bonaparte pour permettre le passage de ses armées vers l’Italie. Nicolas Céard dirigera ce chantier colossal entre 1801 et 1806.