Théâtre de Neuve
En 1732, Genève proscrit la pratique du théâtre, déjà frappée d'interdictions au 17e siècle, sans parvenir à la bannir totalement. Lorsque les troupes des pays alliés ou celle de France s'installent dans la ville, elles organisent des spectacles pour divertir leurs soldats, notamment en 1738-1739. Le bâtiment en bois destiné à ce type de représentations en 1766 est détruit deux ans plus tard dans un incendie d'origine probablement criminelle; un pamphlet, derrière lequel on reconnaît la main de Voltaire, accuse Rousseau, qui a défendu l'absence de théâtre à Genève, d'en être l'instigateur ("La guerre civile de Genève ou les amours de Robert Covelle"). Vers 1770, la situation se libéralise peu à peu. Le grand Lequin notamment joue en 1772 dans le théâtre de Châtelaine. En 1782-1783, un théâtre en pierre est construit aux Bastions par les maîtres maçons et architecte Hans-Ulrich Heldt et Pierre David Matthey, probablement d'après un projet de Claude Jean-Baptiste Jallier de Savault. Ce théâtre est remplacé par le Grand Théâtre actuel (1874-1879) et détruit.