Anne-Louise Germaine de Staël-Holstein
Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein (1766-1817), femme de lettres, fille de Jacques Necker et de Suzanne Curchod. En 1786, elle épouse le baron Eric-Magnus de Staël-Holstein, ambassadeur de Suède en France.
Après son premier mariage, elle ouvre un salon à Paris très actif avant la Révolution de 1789. En 1792 pour échapper à la Terreur, elle se réfugie dans le château familial de Coppet, au bord du Lac Léman, avant de retourner à Paris, les troubles passés.
En 1803, elle est bannie de France par Napoléon et retourne à Coppet qui devient un haut lieu de la vie intellectuelle de l'époque. S'y réunissent dans son salon ceux qui formeront le "Groupe de Coppet" qui comprend notamment Benjamin Constant, Jean Charles Léonard Simonde de Sismondi, Prosper de Barante, August Wilhelm Schlegel et Charles-Victor de Bonstetten.
A cette époque, elle fait des voyages en Italie (1804-1805), à Vienne (1808). Opposante à Napoléon, elle quitte Coppet en 1812 pour un long périple qui la conduit jusqu'en 1813 en Angleterre en passant par l'Autriche, la Russie et la Suède.
La chute de l'Empire lui permet de revenir à Paris, en mai 1814. Elle décède dans la capitale française mais ses funérailles ont lieu le 28 juillet 1817 à Coppet où elle est déposée dans le mausolée de ses parents. L'ouverture de son testament, révèle son mariage secret, passé le 10 octobre 1816 à Coppet avec John Rocca, un ancien soldat genevois de l'armée impériale, dont elle eut un fils caché, Alphonse, né le 7 avril 1812.
Le succès de ses œuvres, le rayonnement de sa pensée, sa forte personnalité et les persécutions dont elle a été victime de la part de Napoléon font d'elle au moment de sa mort une figure majeure de l'Europe intellectuelle. Elle est reconnue pour ses écrits sur Rousseau, ses positions sur la Révolution française, la condition féminine, ses romans annonciateurs du romantisme (dont les femmes sont les héroïnes), son "esprit européen".