Un groupe de huit personnes pose devant l’une des portes-fenêtres de la maison de maître de Beaulieu. Les deux battants sont ouverts et une toile claire a été tendue pour unifier l’arrière-plan. L’image n’est pas datée, mais on peut la situer vers 1850 si on la compare avec une autre prise à la même époque, voire le même jour (mg 0943). Une inscription au verso nous permet d’identifier les diverses personnes représentées. Outre le couple Eynard, on reconnaît le banquier et régent de la banque de France Jean-Henri Hottinguer, propriétaire du château du Piple près de Paris, debout tout à gauche à côté de son épouse Caroline Delessert. À droite sont assis les parents de cette dernière, le banquier et homme politique français François Marie Delessert et sa femme Sophie, née Gautier, dont le visage est malheureusement un peu flou. Derrière Anna Eynard se tient Armand Delessert, propriétaire du domaine voisin de Choisi (Bursinel) et cousin germain de François Marie. L’homme assis au milieu n’a pas pu être identifié.
Eynard a tout mis en œuvre pour animer ce portrait de groupe et lui donner un air d’instantanéité. Au premier rang, les personnes assises ne sont pas alignées mais disposées en demi-cercle, comme si elles s’apprêtaient à parler entre elles. François Marie se tient très droit, tandis que l’inconnu au milieu se penche de côté afin de regarder quelqu’un ou quelque chose situé à droite en dehors de l’image. La plupart des autres modèles font de même, suggérant qu’un événement important requiert toute leur attention. Armand Delessert est celui qui scrute la scène avec le plus de concentration. François Marie Delessert fixe quant à lui l’objectif, son épouse tournant ses yeux vers la gauche de l’image. Elle est souriante, tout comme Anna et Caroline, alors que les hommes gardent leur sérieux. Les deux femmes plus âgées portent un bonnet de lingerie et Caroline Hottinguer arbore une coiffure sophistiquée, un chignon haut tressé et des grappes de rouleaux à l’anglaise sur les oreilles. Ce portrait de groupe assez original est altéré par le mauvais état de conservation de la plaque, parsemée de petites taches, peut-être dues à des impuretés ou à des champignons. (I. Roland)
Inscription posthume : Oui