Un groupe de sept personnes pose devant la maison de maître de Beaulieu, reconnaissable aux volets intérieurs peints de l’une des portes-fenêtres. Le verso ne porte aucune indication, mais cette image a incontestablement été prise le même jour qu’une plaque datée du 28 juin 1851 (DE 071), bien que seulement trois protagonistes soient présents sur l’une et l’autre. Ici, on reconnaît Anna et Jean-Gabriel Eynard, leur gendre Charles, leur petit-fils Féodor et les enfants de Regny ; le jeune homme debout serait un certain Ernest Orsi selon l’inscription au verso, mais il ressemble beaucoup à Gabriel Gaulis, bien identifié sur un daguerréotype daté du 8 novembre 1850 (DE 067). Eynard et son épouse, le visage de trois quarts, sont placés de manière presque symétrique, à l’inverse du reste du groupe ; ils ne regardent pas l’objectif, contrairement à la plupart des autres personnages. Eynard a passé son bras autour de la taille du petit Henri de Regny, vêtu d’une tunique russe ceinturée, et tient la main que l’enfant a posée sur sa jambe. Cette complicité intergénérationnelle se retrouve entre Anna et Marie de Regny, qui se blottit affectueusement contre sa grand-tante. Notons que les deux seules figures féminines sont regroupées à droite de l’image. Anna porte une ferronnière sous son bonnet de lingerie et un châle à volants qui retombe sur ses bras. La netteté toute particulière d’Eynard et d’Henri de Regny permet d’observer l’expressivité de leur visage, la coiffure à l’antique d’Eynard, ainsi que le modelé et la texture des étoffes de leurs vêtements. Les autres personnes sont en revanche légèrement floues, surtout Marie de Regny qui a probablement bougé pendant la prise de vue. (I. Roland)
Inscription posthume : Oui