Cette vue stéréoscopique a été prise vers 1853, année du mariage d’Hilda Eynard, petite-fille de Jean-Gabriel, avec Aloys Diodati. La plaque porte le poinçon de son fabricant, l’orfèvre Christofle, de Paris, qui a débuté sa production en 1850. Diverses personnes posent devant la façade occidentale de la maison de maître de Beaulieu. On aperçoit l’aile de l’orangerie à droite, l’image étant inversée. En bas, devant la galerie, Eynard est au milieu d’un groupe un peu figé. Au premier rang, sa fille Sophie, coiffée d’un foulard, lui fait pendant, aux côtés de Pauline d’Ochando, tandis que Gabriel Charles Diodati, le frère d’Aloys, est assis tout à droite. Au deuxième rang, Charles Eynard se tient debout entre les jeunes fiancés ou mariés. À l’étage sur la galerie, des domestiques d’Eynard, femme de chambre, jardinier et cuisinières, posent dans des attitudes variées. Ils portent visiblement leurs plus beaux habits, l’image immortalisant un événement particulier, peut-être les fiançailles ou les noces du jeune couple. Cette juxtaposition des amis ou parents d’Eynard et des employés se retrouve à maintes reprises. Sur cette vue, ces derniers sont relégués sur la galerie, ce qui révèle apparemment la distinction sociale en vigueur à l’époque.
Une lithographie commandée par Eynard à l’artiste italien Antonio Fontanesi en 1854 est très proche de ce daguerréotype, ainsi que d’un autre qui n’est pas inversé, dont le cadrage, plus large, inclut la fontaine adjacente (84.XT.267.03). Le groupe qui figure sur l’œuvre de Fontanesi est le même que sur cette image (DE 047), mais les visages sont méconnaissables, le procédé de la lithographie ne permettant pas une grande précision. Les personnes sont toutefois placées dans un ordre inversé, comme lorsqu’elles posaient pour la prise de vue, et aucun domestique n’est présent sur la galerie. (I. Roland)
Inscription posthume : Oui