Sur ce portrait de famille, Sophie et Charles Eynard posent avec leurs trois enfants devant la galerie qui borde la façade latérale de la maison de maître de Beaulieu, reconnaissable à ses colonnes recouvertes de plantes grimpantes. Une inscription au verso indique le lieu et les personnes représentés, tout en précisant que l’image a été réalisée le 30 août 1851 à onze heures du matin par un temps « assez clair », en quatorze secondes, indications techniques extrêmement précieuses. Le temps de pose relativement long pour l’époque s’explique par le format de la pièce, une demi-plaque, qui nécessite une exposition plus importante qu’un format plus réduit, tout en étant plus onéreuse et difficile à manier. Cette bonne exposition, conjuguée à une parfaite maîtrise de la lumière, assure une grande netteté à l’image, et tout particulièrement aux trois personnes assises au premier rang. Ainsi, on peut admirer la texture satinée et le tissu moiré de la robe de Sophie, la doublure de son manteau ouatiné, les broderies du gilet de Charles et la chaîne de montre qui y est accrochée. La composition, très équilibrée, est pratiquement symétrique, les personnages s’inscrivant entre les deux colonnes recouvertes de feuillage qui encadrent l’image. Au centre, Charles Eynard est assis entre sa femme et sa fille ; ses deux fils, habillés de sombre, s’intercalent entre eux au deuxième rang. Les hommes ont l’air particulièrement sérieux, Sophie semble songeuse, et Hilda, impassible comme souvent. Personne ne fixe l’objectif : Féodor regarde vers la gauche, les autres protagonistes vers la droite, attitudes qui apportent une touche d’originalité à ce portrait de famille d’une grande qualité technique mais quelque peu conventionnel. (I. Roland)
inscription sur l'oeuvre
Inscription posthume : Non