Selon une inscription apposée au verso, c’est le 18 avril 1851 qu’Eynard a immortalisé la façade nord-est de son palais genevois. La vue a été prise « depuis l’Escalier de la maison du Calabri », c’est-à-dire l’ancienne école publique de dessin, alors située au nord du palais et aujourd’hui démolie. Ce point de vue légèrement surélevé a permis d’éviter de déformer les lignes architecturales, si bien que les fûts des colonnes restent parfaitement verticaux et parallèles. Seuls deux daguerréotypes montrent cette façade d’entrée avec son portique qui s’ouvre du côté de l’actuelle rue de la Croix-Rouge (autre exemple ng 301). Sur celui-ci, à l’endroit grâce à l’emploi d’un petit miroir ou d’un prisme placé devant l’objectif, aucun personnage n’apparaît et l’architecture monumentale du palais constitue l’objet principal de la représentation. L’édifice est partiellement masqué par les frondaisons d’un arbre qui apporte une touche poétique à cet ensemble par ailleurs assez austère. Eynard a souvent associé à ses représentations architecturales des arbres, qui tendent à prendre une importance de plus en plus grande dans son œuvre à partir des années 1850. La maîtrise de la lumière et un temps de pose probablement assez long assurent une bonne profondeur de champ à cette image de qualité. Ainsi peut-on apprécier la beauté tant du feuillage de l’arbre que des lignes architecturales de l’édifice, et seul le petit pavillon à l’arrière-plan, à gauche, est un peu flou. (I. Roland)
inscription sur l'oeuvre
Inscription posthume : Non