Dix employés d’Eynard ont pris la pose devant l’arcade du bûcher de la volière du domaine de Beaulieu. L’image n’est pas datée, mais elle est forcément postérieure à la construction de cette dépendance en 1847. Ce groupe se retrouve avec une personne supplémentaire sur un autre daguerréotype pris incontestablement le même jour, dans des poses presque identiques (84.XT.255.8). Sur une autre plaque non datée, huit domestiques posent devant la volière de Beaulieu, qu’un cadrage plus large fait apparaître entièrement (DE 019). Ces trois images sont soigneusement composées ; le cadre choisi fournit un arrière-plan symétrique à l’alignement régulier des personnages. Cette image-ci est toutefois la plus réussie d’un point de vue technique. Sa netteté permet de saisir l’expressivité de chaque visage et d’apprécier la diversité des vêtements et des couvre-chefs. Le vacher François Besuchet, assis en deuxième position depuis la gauche, est coiffé d’un bonnet de meunier ; le jardinier Louis Léchaud, debout au deuxième rang, a enfilé un tablier par-dessus son gilet à carreaux et porte, quant à lui, une toque ; les trois femmes sont coiffées d’un bonnet de lingerie et leurs robes sont agrémentées d’un petit col blanc. Même s’il s’agit d’une mise en scène, ce daguerréotype est une source précieuse pour connaître l’habillement des employés d’une grande maison. L’architecture symétrique de la dépendance est mise en valeur par le cadrage et la parfaite maîtrise de la lumière, qui fait ressortir avec précision l’élégante structure en treillage qui subdivise l’arcade du bûcher. La grande profondeur de champ permet de distinguer la porte de cave aménagée dans le mur du fond. (I. Roland)
Inscription posthume : Oui
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