Cette stéréoscopie a été prise dans l’angle occidental de la maison de maître de Beaulieu, à sa jonction avec l’aile de l’orangerie élevée en 1819, qui se trouve à droite, car l’image est inversée. Elle est postérieure au mariage d’Hilda Eynard avec Aloys Diodati, le 6 septembre 1853, si l’on en croit une inscription au verso précisant que les personnes photographiées sont « Mr × Mme Diodati Eynard × Mr Eynard », accompagnés de domestiques placés « sur le Balcon ». Elle omet cependant d’indiquer qu’Anna Eynard se trouve également sur la galerie supérieure, position particulièrement intéressante si l’on songe à la distinction sociale en vigueur à cette époque, même si elle se tient à une certaine distance de ses employés. Sur une autre stéréoscopie dont le cadrage est assez similaire, seuls des domestiques posent sur la galerie, le groupe constitué par Eynard et ses proches étant en bas au premier plan (DE 047).
Une fois de plus, Eynard mêle portrait et représentation d’architecture. Le lieu choisi, muni d’une galerie, permet de bien séparer les deux groupes de personnes photographiées ; en outre, le cadrage met en valeur les lignes verticales constituées par les colonnes qui servent de support aux plantes grimpantes, les barres du garde-corps et les colonnettes qui rythment et scandent la composition. Au premier plan, Hilda Eynard est entourée de son époux à gauche et de son grand-père à droite. Assis à une certaine distance les uns des autres, ils regardent tous l’objectif. Le chapeau haut-de-forme d’Eynard est posé à côté de lui tandis qu’une corbeille garnie de fleurs est placée entre Hilda et Aloys Diodati, peut-être en référence à leur récente union. À leur gauche se trouve un guéridon sur lequel trône un objet décoratif, visiblement une petite fontaine avec des oiseaux. Eynard y attachait une certaine importance puisqu’elle apparaît sur quatre autres stéréoscopies, deux datées de 1852 (2013 001 dag 122 et 2013 001 dag 123), les deux autres relevant d’une séance de pose commune (2013 001 dag 079 et 2013 001 dag 119). Habillées et coiffées de façon assez similaire, les trois femmes qui se tiennent au centre sur la galerie se démarquent des deux hommes debout à droite. Notons enfin que le premier d’entre eux tient fermement le fût de l’une des colonnettes en forme de hallebarde qui soutient l’auvent.
L’éclairage n’est pas tout à fait le même sur les deux images. Sur la première, la partie gauche, très claire, semble surexposée, mais au milieu, le visage d’Hilda est trop foncé, ce qui n’est pas le cas sur la fenêtre de droite. (I. Roland)
Inscription posthume : Non