Jardin zoologique
Comme Zurich et Bâle, Genève a aussi eu un jardin zoologique dans les années 1930. En 1870 déjà, un comité milite pour l’installation d’un zoo aux Bastions. Un plan général présente l’emplacement du jardin entre la rue Saint-Léger et la Bibliothèque de l’Académie (actuelle Bibliothèque de Genève). Les initiateurs du projet mettent l’accent sur la proximité du « Musée d’histoire naturelle » dans l’aile ouest du bâtiment de l’Université où les vitrines au 1er étage présentent les animaux dans un décor qui simule leur habitat naturel. Le jardin botanique qui occupe la partie centrale de la promenade des Bastions et l’Université participent également à promouvoir le projet. Ce parc, comme l’illustre le plan, fait la part belle aux espèces régionales. On y trouve des daims, des moutons, des chèvres, des bouquetins, des lapins et autres oiseaux aquatiques. Il est aussi prévu d’y loger des singes et des gazelles.
Ce projet pourtant ne verra jamais le jour faute de soutien financier.
Ce n’est qu’au début des années 1930, malgré une situation économique difficile, qu’une association de passionnés dépose un projet pour la création d’un parc animalier, projet qui aboutit quelques années plus tard. Henri Larsen, taxidermiste employé du musée d’histoire naturelle se dévoue avec passion au projet du zoo. Par son acharnement et grâce aux efforts de l’association, le parc animalier ouvre ses portes en 1935 en dépit d’un montage financier fragile. La vue aérienne présente la situation du jardin zoologique devant le pont Butin, entre l’avenue d’Aïre et le Rhône, sur l’ancienne campagne Vieusseux-Masset. C’est dans une ambiance africaine que les créateurs du zoo plongent les visiteurs. « Les habitats artificiels rappellent vaguement le cadre d’origine des espèces déplacées ». Pour nourrir les flamands roses, les crevettes sont importées du nord de l’Allemagne. Le zoo bénéficie aussi de nombreux dons : l’éléphanteau en promenade en dehors du zoo avec son gardien et deux visiteurs a été offert, ainsi que deux tigres, par Monsieur Ahamed, propriétaire indien d’un commerce de pierres fines et d’objets orientaux à la rue du Mont-Blanc. L’éléphant est baptisé « Saphir » comme l’enseigne du magasin. Le fabricant des encres « Pelikan » fait don lui aussi de deux spécimens d’oiseaux illustrant sa marque.
Le zoo ne peut compter que sur ses seules recettes. L’hippopotame dans son bassin attend, la gueule ouverte, qu’on lui lance à manger. Nourrir trois cents pensionnaires exige un garde-manger considérable. Dès sa première année le parc connait des difficultés financières qui ne vont qu’en s’aggravant. Après seulement cinq ans d’existence, il ferme définitivement ses portes le 12 décembre 1940.