Voltaire et Rousseau en transat: quand les philosophes prennent le soleil!

Voltaire et Rousseau en transat: quand les philosophes prennent le soleil!

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Découvrir Voltaire et Rousseau sur le transat, c’est possible grâce aux éditions Dunod, qui publient de manière quasi simultanée Voltaire à la plage: la liberté dans un transat et Rousseau à la plage: le naturel dans un transat. Si le transat est le fil conducteur de ces deux ouvrages, ils se veulent être des portes d’entrée légères à la découverte de Voltaire et Rousseau, le temps d’un séjour au bord de mer. Mais qu’apprenons-nous sur notre transat?

Sous la plume de Nicolas Grenier, nous découvrons un Voltaire sous le spectre immanquable de la religion, de la justice et de l’optimisme. Le livre s’ouvre cependant par un chapitre intitulé "Noblesse" où l’auteur remonte, tant bien que mal, aux origines bourgeoises de François-Marie Arouet. Un chapitre est inévitablement consacré à l’exil et au long cheminement de Voltaire à travers toute l’Europe. Même si son passage aux Délices est occulté par un raccourci de dates, le lecteur peut ainsi vivre le périple européen de Voltaire à travers de nombreuses citations du philosophe. La lecture s’achève par un chapitre intitulé "Révolution", où le vieux malade de Ferney est mis en perspective sur la question de la liberté et de son héritage à travers les siècles et dans la société actuelle.

Nicolas Grenier, poète et parolier, nous livre donc un Voltaire rythmé, avec de nombreuses envolées lyriques, parfois trop. Nous apprenons ainsi que Voltaire, mort ou vif, est iconique, pharaonique, messianique (p. 3).

Côté Rousseau, c’est Hélène Soumet qui prête sa plume pour faire découvrir la vie au XVIIIe siècle dans la nature, loin des sciences et des techniques qui s'accroissent durant tout le siècle. L’ouvrage est beaucoup plus "traditionnel", suivant une trame chronologique de la vie de Rousseau, et ayant comme fil d’Ariane l’importance des présences féminines dans son entourage. Le livre offre ainsi au lecteur un parcours à travers la pensée philosophique, mais également à travers l’homme dont elle a à parler, pour paraphraser le citoyen de Genève. La philosophe Hélène Soumet nous fait donc découvrir un Rousseau, non pas du ruisseau, mais tumultueux et romanesque, qui a dû faire face aux contradictions de son époque.

La collection se veut ainsi légère, à découvrir le temps d’un moment de détente pendant l’été caniculaire. Il est tout de même à noter le déséquilibre entre un Voltaire très léger, à l’exception des très belles citations de la correspondance, et un Rousseau mieux documenté, avec quelques notes de fin permettant de guider le lecteur dans la connaissance de l’auteur. Si, d’un côté, nous avons un Voltaire qui reste toutefois en deçà des attentes d’un public voltairophile, de l’autre, Rousseau nous donne l’envie de (re)découvrir ses œuvres, peut-être aussi parce que l’auteure n’en est pas à sa première livraison sur le transat, Jean-Jacques arrivant après Épicure, Platon et Beauvoir à la plage.

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