Le fonds photo de l’Institut de Florimont: un éclairage différent sur l’histoire genevoise

Le fonds photo de l’Institut de Florimont: un éclairage différent sur l’histoire genevoise

florimont
Reims, la cathédrale en ruines 13 novembre 1918, vue stéréoscopique négative sur plaque de verre Crédit: BGE inv. fif 08 11 01

L’Institut Florimont, qui fête ses 120 ans le 8 octobre, est fondé en 1905 par la Congrégation des Missionnaires de Saint François de Sales. 

L’histoire de cette école est étroitement liée aux évolutions du paysage religieux tant à Genève qu’en France. La séparation de l’Église et de l’État entrée en vigueur en 1901 en France aboutit à l’expulsion de cette congrégation des collèges d’Évian et de Mélan qu’elle dirige. Paradoxalement, dans le canton de Genève, c’est un climat d’apaisement confessionnel qui aboutit à la loi sur la séparation de l’Église et de l’État en 1907 et au retour progressif de la propriété des lieux de culte dans les mains des paroisses catholiques. C’est ce climat qui permet aux religieux expulsés des écoles françaises d’en créer une nouvelle à peu de kilomètres des établissements perdus.

Reçu en don en 2015, le fonds photographique de l’Institut tient sa richesse de ce contexte. Il documente non seulement les enseignants et les élèves de l’école, dans un vocabulaire visuel commun à toutes les écoles occidentales, avec ces ajouts propres aux écoles privées et religieuses que sont les fêtes, les lieux de culte et les excursions, mais encore ses liens étroits avec la France, concrétisés par la mobilisation de certains enseignants durant la Grande Guerre, dont ils reviendront avec un lot important de clichés marquants.

Ce  fonds constitue un apport précieux à la mémoire visuelle que la Bibliothèque de Genève propose à son public. Il se démarque dans nos collections iconographiques marquées par le passé calviniste de l’institution, et qui font la part belle à la mémoire protestante genevoise. Les fleurons photographiques que sont l’Atelier Boissonnas ou les daguerréotypes de Jean-Gabriel Eynard, marqués par l’origine évangélique de leurs producteurs, en sont un exemple. 

Le fonds est en cours de traitement, mais les numérisations réalisées par l’Institut en facilitent la valorisation, dont un avant-goût vous est donné ici.

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