La Fête de juin
La Fête de juin

Après les quelque 500 prestations de la Fête de la Musique, en juin à Genève, la population n’a pas attendu Jack Lang pour assister à de grandes manifestations!
En 1914, Emile Jaques-Dalcroze vient à Genève pour les célébrations du Centenaire de l'entrée de Genève dans la Confédération. Ce Centenaire donne lieu à des festivités d’une très grande ampleur par lesquelles la population genevoise – toutes classes sociales confondues – est invitée à se réjouir et à communier dans la ferveur patriotique. Le temps fort de cette manifestation est constitué par le spectacle officiel, un grand Festspiel en quatre actes intitulé La Fête de juin, qui met en œuvre de nombreux solistes, une masse chorale considérable, d’innombrables figurants, ainsi qu’un grand orchestre symphonique.

C’est vraisemblablement en septembre 1911 que la composition de l’ouvrage est confiée à Jaques-Dalcroze qui met en musique un livret élaboré par Daniel Baud-Bovy et Albert Malche (qui germanise pour l’occasion son nom en «Malsch»). Même s’il ne parvient pas à faire confier la mise en scène du spectacle à son ami Adolphe Appia, dont il partage les idées visionnaires en matière de scénographie, Jaques-Dalcroze parvient néanmoins à imposer la rythmique et, partiellement, ses propres conceptions plastiques et dramaturgiques.
La Fête de juin nécessite la construction d'une énorme structure, l'éphémère Théâtre du Centenaire ou Théâtre de Mon-Repos, conçu pour accueillir 5700 spectateurs. Il est édifié à la lisière du parc de la Perle du Lac, sur les plans de l'architecte Henry Maillard. Les décors sont confiés à Aloys Hugonnet. Un immense portique imaginé par l'architecte Alexandre Camoletti sert de mur de scène et de carde au panorama du lac, visible au moment du final, lorsque le fond du théâtre s'ouvre sur le paysage environnant.

La Fête de Juin rencontre, tout au long de ses huit représentations, un immense succès et constitue l’un des temps forts de la carrière créatrice d’Emile Jaques-Dalcroze.
Une telle manifestation a bien sûr suscité l'intérêt des photographes genevois tels que Frédéric Boissonnas, Frank-Henri Jullien ou Louis Huguenin. Le Centre d'Iconographie conserve aussi des autochromes et de nombreuses diapositives, certaines colorisées, la manifestation étant contemporaine de l'apparition de la photographie couleur. La diversité et le nombre d'images produites alors montrent l'engouement exceptionnel qu'ont connu les commémorations du Centenaire dans la population.
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