Gabriel Loppé (1825-1913) : paysages urbains par un photographe amateur
Gabriel Loppé (1825-1913) : paysages urbains par un photographe amateur



Gabriel Loppé (1823-1913) peintre français, photographe et alpiniste, est mis à l'honneur cette année à travers différentes manifestations dont une exposition monographique présentée à Mâcon au musée des Ursulines, à l'occasion du bicentenaire de sa naissance.
Le Centre d'iconographie conserve une importante collection de photographies de cet artiste, prises vraisemblablement entre 1887 et 1895 qui sont consacrées à des paysages urbains de Genève. Gabriel Loppé nous fait voyager dans une ville animée, entre, marchés grouillant de vie, tramways hippomobiles et à vapeur, chantiers de construction, train à vapeur, trafic urbain, scènes au bord du lac, sans oublier les vues nocturnes et les grands ciels nuageux (qui feront l’objet d’un deuxième blog) par lesquelles il se distingue tout particulièrement (il prendra quelques années plus tard un cliché de la Tour Eiffel foudroyée qui marqua les esprits, (conservé au Musée d'Orsay).
Si Gabriel Loppé a d'abord découvert Genève pour y suivre l’enseignement du peintre genevois François Diday (1802-1877) avant d'y résider près de vingt ans durant, entre 1862 et 1880, il est de retour depuis plusieurs années dans la capitale française lorsqu'il réalise ces albums des vues de Genève. En effet, ça n'est qu'à partir de 1887 qu'il s'intéresse à ce médium. A cette date, il achète un appareil photographique à Genève en compagnie de son ami Albert Darier (1843-1915). A la différence de Darier, qui s’enthousiasme pour la photographie, invente et brevète l'Escopette, sorte de pistolet photographique pour des reportages pris sur le vif, Loppé se considère comme un photographe amateur. La peinture reste son activité principale. Ainsi note-t-il en 1887 dans son agenda qu'il «tripote de la photographie», nous laissant supposer qu'il s'agit là de ses premières expérimentations.



Et si c'est à Genève que Loppé achète un appareil photographique, s'il consacre autant de prises de vue à la ville du bout du lac, c'est peut-être à sa troisième passion qu'on le doit, après la peinture et la photographie : l'alpinisme. Loppé se rend régulièrement à Chamonix depuis Paris, ce qui le fait nécessairement passer par Genève. Il y a fait construire un chalet, un lieu d'exposition et de vente de ses œuvres peintes.

D'ailleurs, lorsque les célèbres frères Bisson, photographes de montagne s'élancent à la conquête du Mont-Blanc pour en rapporter les premières vues photographique prises depuis son sommet, ils s'attachent l'expertise de Gabriel Loppé pour son regard d’artiste peintre et sa connaissance de la montagne.
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