Célébrations autour de Schoenberg

À l’occasion du 150e anniversaire de naissance du compositeur autrichien Arnold Schoenberg, l’automne genevois présentera concerts et nouvelle parution aux Éditions Contrechamps. Rétrospective de quelques premières auditions au début du 20e siècle.

Célébrations autour de Schoenberg

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Programme F002591 conservé à la bibliothèque

Paris a ouvert les festivités le 9 janvier dernier par un spectacle Transfiguré - 12 Vies de Schönberg conçu par Bertand Bonello et l’orchestre de Paris. 12 vies, 12 œuvres clés dans le parcours du compositeur.

Genève n’est pas en reste: concerts, conférences et parution d’un livre cet automne. La HEM et Contrechamps, en collaboration, rendront hommage "au penseur majeur de la musique moderne" lors d’une soirée Musique en dialogue#1

Les Éditions Contrechamps marquent l’événement par la publication intégrale et inédite des écrits complets du compositeur en traduction française. Cet ouvrage sera présenté par le traducteur Jean-Pierre Collot qui a déjà été publié précédemment par les Éditions Contrechamps.

En marge de cet événement, il est important de souligner que les Éditions Contrechamps possèdent des ouvrages clés permettant de mieux appréhender la musique de Schoenberg. Pour n’en citer que quelques-uns ici: cette année a paru L’expérience mélodique au XXe siècle de Martin Kaltenecker, paru en 2019: "Ces mystérieux accords parfaits": trois études sur la musique d'Arnold Schönberg de Jean-Louis Leleu. Schoenberg de Carl Dahlaus, réédité en 2017 dans une nouvelle édition de Philippe Albèra et Vincent Barras et dont on peut lire comme entrée en matière ceci:

À travers une série d’essais écrits entre 1964 et 1988, Carl Dahlhaus (1928-1989) aborde les différents aspects de l’oeuvre et de la pensée d’Arnold Schoenberg. Sa réflexion porte aussi bien sur les dimensions strictement compositionnelles que sur des questions esthétiques.

Schoenberg-Busoni, Schoenberg-Kandinsky correspondance, textes édité en 1995

Ces quatre études parmi d’autres montrent combien ces ouvrages sont des références essentielles pour la compréhension de Schoenberg et de la création musicale des 20e et 21e siècles. À souligner que les ouvrages sont disponibles en ligne, hébergés sur la plate-forme Open Edition Books via notre catalogue.

Les programmes conservés à la bibliothèque et les archives de la presse locale permettent de repérer quelques premières auditions genevoises. En voici quelques-unes: 

Ansermet et l’OSR proposent à ses mélomanes trois lieder des Sechs Orchesterlieder, op. 8 en février 1925. Le programme de l’OSR précise: [Cet opus] constitue une transition entre sa première manière et le style "atonal" qui lui est propre. […] mélodie aux sauts abrupts et ce tissu harmonique dense et tendu qui tout de suite caractérisent Schoenberg.

La soliste Beatrice Sutter-Kottlar, membre de l’Opéra de Francfort, était réputée pour sa diction et elle fut choisie par  l’élève de Schoenberg, Alban Berg, pour la création de certaines de ces pièces, dont Drei Bruchstücke: für Gesang und Orchester aus der Oper Wozzeck.

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Programme F002591 conservé à la bibliothèque
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Schoenberg en première audition avec l’OSR et Ansermet le 5 mars 1923
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Article du 25 février 1959

L’article du Journal de Genève du 25 février 1959 mentionne la date de 1915 pour une première audition. Pourtant, les archives du journal situent cette première audition en décembre 1922 :

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Concert pour le peu innovant, avec la particularité de jouer deux fois de suite la pièce, avant et après l’entracte. Pour se "faire l’oreille" en quelque sorte! 

C’est l’occasion pour le public genevois d’entendre la Verein für musikalische Privataufführungen, dirigé par Arnold Schoenberg. Cet ensemble fut fondé par le compositeur en 1918.

L’importance de Schoenberg, enfin, se révèle aussi par le réemploi de ses thèmes donnant lieu à de nouvelles créations, comme Variationen und Doppelfuge, op. 3a de Viktor Ullmann en 1929. Ces variations se composent d’une version de Prague de 1933/34 et d’une version antérieure, réalisée pour le Festival de Musique de Genève (Société internationale pour la musique contemporaine) de 1929.

Schoenberg devient un compositeur "classique" au même titre que Ravel ou Stravinski, ce sont les mots de Edwin Evans sur le site du Festival:

In his introduction to the programme of the seventh (Geneva) Festival of the International Society for Contemporary Music, Prof. Edward J. Dent recalls that the composers represented at the first (Salzburg) Festival were either practically unknown to the public or, if known, regarded as revolutionaries bent upon the destruction of musical art. Today he describes Ravel, Stravinsky, and Schönberg as admitted to the ranks of classics, and therefore beyond the scope of these Festivals except for an occasional tribute of respect and admiration. At their sides he sees a phalanx of young composers whose names are made and who will in turn make way for composers unknown to-day.
Edwin Evans, “Geneva Festival,” The Musical Times, Vol. 70, No. 1035 (May 1, 1929), p. 432

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