Parmi les dernières activités de Xavier Dayer, nous pouvons citer la création publique de Lignes d’Est pour violoncelle et orchestre au Victoria Hall en février dernier, mais déjà hébergée sur le site de la Phonothèque nationale, sa résidence à l’HEMU cette saison et la remise du Prix du Canton de Berne en 2020. Lors de la remise de ce prix, l’éloge du compositeur genevois s’est fait en ces termes:

Sa musique s’imprègne avant tout d’un univers poétique, notamment la littérature de Fernando Pessoa auquel le compositeur voue une passion sans égale; elle tisse des liens forts avec le passé musical, de la renaissance à l’époque classique[…]. Pédagogue passionné et passionnant, il s’adonne à l’enseignement depuis plus de dix ans à la Haute Ecole des arts de Berne, inspirant une génération d’artistes, compositeurs, interprètes aux idéaux esthétiques multiformes. Ceux-ci ayant fréquenté ses cours le savent: l’enseignement développé par Xavier Dayer, basé sur un encouragement acharné de la diversité de la musique contemporaine, reste inégalé dans le paysage musical suisse.

Pour beaucoup d’entre nous, la découverte de la musique de Xavier Dayer remonte à 1999 lors du Festival Amadeus. Le Marin, son premier opéra de chambre est inspiré de Fernando Pessoa. Le journal Le Monde relaya l’événement ainsi: «On doute que cette oeuvre lyrique soit promise à une inscription permanente au répertoire, mais cette heure de musique est suffisamment probante pour savoir qu’on tient en Xavier Dayer un vrai musicien». La bibliothèque était heureuse à cette époque de le compter parmi ses lecteurs.

Plus tard, en 2005, la scène du Grand Théâtre s’offre à lui avec Mémoires d’une jeune fille triste, opéra pour voix seule. Un seul personnage permet au compositeur «de faire de la scène le lieu du théâtre intérieur de l’être». Pour d’autres œuvres vocales, le compositeur se tourne vers les textes de Paul Celan, Robert Walser, Nicolas Bouvier, François Villon ou encore Stefan Zweig, maîtrisant l’alchimie du texte et du chant.

La bibliothèque propose un large choix de partitions, d’autres sont disponibles sur le site de BabelScores dont l’accès se fait via swisscovery «gratuit à domicile».

Laissons Philippe Albèra, fondateur de Contrechamps conclure: «la musique de Dayer naît en effet d’un univers poétique extrêmement sensible qui se situe à la frontière du rêve et de la réalité, de la douleur d’être et de l’extase».

Bon anniversaire Monsieur Dayer!